La fin d’une époque
Les années 50 voient l’avènement d’une nouvelle civilisation urbaine. Parallèlement à ces innombrables innovations, de grands changements vont avoir lieu dans l’école. En 1960, la section primaire devient subventionnée. On nomme donc un «chef d’école» officiel mais cela n’empêchera pas l’abbé Goffoel de garder un œil vigilant sur la section. C’est cette même année que disparaît l’internat à Saint-Louis. L’ambiance de l’école revêt peu à peu une forme qui nous est plus familière, tandis que de jeunes professeurs laïcs prennent la place des prêtres.
En 1964, l’abbé Georges Ponteville devient directeur de l’établissement. Dès 1965, il entreprend les grands travaux de rénovation qui verront naître les bâtiments actuels, sous l’œil visionnaire de l’architecte Roger Bastin. Alors que Saint-Louis semble avoir oublié de célébrer son centenaire, les 110 ans de l’école sont fêtes en grande pompe en 1968 grâce à un «spectacle total» mêlant son, images et théâtre.
L’enseignement rénové
Entre 1979 et 1980, Saint-Louis s’ouvre à la mixité en accueillant 11 jeunes filles qui ouvriront une voie royale à leurs très nombreuses successeuses. C’est aussi l’époque où l’école entre dans le rénové, grande réforme pédagogique qui cherche à s’adapter aux fameuses mutations de la société.
Derrière cette nouvelle façon d’envisager l’enseignement, il y a un idéal: découvrir les différentes aptitudes de l’élève pour l’orienter dans le choix d’une option d’étude qui corresponde à son profil. C’est ainsi qu’une série de choses font leur apparition: la classe d’accueil, les ateliers d’activités complémentaires, les cours d’étude du milieu et de technologie.
Les petites révolutions
En 1981, le chanoine Ponteville quitte l’Institut et cède sa place à l’abbé Jacques t’Serstevens. Saint-Louis fête deux ans plus tard son 125e anniversaire avec une grande exposition rétrospective, ainsi que divers concours et activités sportives. En 1984, le dessinateur Peyo, papa des Schtroumpfs et ancien élève de l’Institut, inaugure le bâtiment portant son nom et destiné à accueillir les classes de l’école primaire. Peu de temps après, l’abbé t’Serstevens est appelé à d’autres fonctions et c’est, pour la première fois, un directeur laïc qui s’installe au plus haut poste de l’Institut en la personne de Didier van Eyll.
L’année 1990 est marquée par la grogne sans précédent des enseignants et les importants mouvements de grève qui en résultent. Après avoir été critiqués pour avoir ignoré le droit à la différence des élèves et leur épanouissement personnel, voilà les professeurs de l’ère du rénové pointés du doigt parce que, au contraire, on leur reproche de ne pas préparer valablement les jeunes aux exigences concrètes du monde du travail. Las d’un discrédit social dont ils semblent être les boucs émissaires, les enseignants belges protestent haut et fort. C’est ainsi que ceux de Saint-Louis installent une fausse classe au milieu du boulevard du Botanique...
Succédant à Didier van Eyll en 1991, le nouveau directeur René Gillard inaugure la chapelle Notre-Dame du Marais. Selon ses propres dires, il est important que l’échange pédagogique reste avant tout une aventure humaine.