D'une guerre à l'autre

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La clandestinité

La Ire Guerre Mondiale causera la mort de 237 élèves et anciens de Saint-Louis. Sous l’Occupation allemande, l’école n’en a pas moins été le théâtre de diverses activités clandestines, alors que les cours y reprennent dès octobre 1914.

D’abord, des membres du corps professoral organisent secrètement le passage de grands élèves vers la Hollande – alors neutre – d’où ils pourront rejoindre l’armée belge via l’Angleterre. Il s’agit d’une action très périlleuse et, reconnu pour sa complicité, le chanoine Cocheteux, directeur de Saint-Louis, est arrêté par la police allemande et fait un séjour en prison. L’abbé Truyens, plus directement impliqué, est quant à lui déporté en Allemagne et ne sera libéré qu’à l’armistice.

En outre, l’Institut soutient la diffusion clandestine de journaux interdits par l’Occupant, parmi lesquels La Libre Belgique. Faisant occasionnellement la liaison entre rédacteurs et imprimeurs, puis assurant la direction même du journal par le truchement des abbés Demaret et van den Hout, l’école prend une part active de premier ordre au maquis intellectuel de l’époque.

Entre-deux-guerres

En 1921, l’abbé De Nayer reprend le directorat de l’école. Il doit faire face à de nouveaux besoins face au succès croissant de l’internat. Entre 1929 et 1930, l’Institut Saint-Josse situé rue de Verviers, en proie à quelques difficultés de recrutement, est annexé à Saint-Louis et deviendra connu des nôtres sous l’affectueux nom de «petit Saint-Louis».

En 1933, dans le contexte d’inquiétude qui succède au krach boursier de Wall Street et à la montée au pouvoir d’Adolf Hitler devenu chancelier du Reich, l’Institut Saint-Louis fête son 75e anniversaire. Au palais des Beaux-Arts, le 15 mai, une représentation de l’Agamemnon d’Eschyle est donnée devant le roi Albert et la reine Elisabeth. L’inquiétude, malheureusement, se révélera bientôt légitime.

Une cohabitation houleuse

Durant la Seconde Guerre Mondiale, un des étages de l’école est occupé par des soldats allemands. La direction, l’abbé De Nayer puis l’abbé Goffoel, exhorte les élèves à cohabiter avec sérénité. Cependant, cette période est évidemment marquée par de nombreuses difficultés: course aux abris quand retentit l’alarme, pénurie alimentaire ou encore descentes de la Gestapo.

Informées des activités clandestines de Saint-Louis sous la précédente Occupation, les autorités allemandes convoquent la direction surveillée de près. Plusieurs professeurs seront détenus durant cette période et, parmi les victimes du conflit, on dénombre 180 anciens élèves.